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dimanche 2 juin
On va toutes et tous prendre 2 ans fermes.

La bataille syndicale et politique qui s’engage contre le report de l’âge de départ en retraite va être courte, puisque le gouvernement a décidé de passer en force, mais intense. Le 25 janvier, à la salle des syndicats à Brest, la CGT, la FSU, solidaires, l’union pirate et la CNT ont invité Catherine Perret, de la CGT et Jean-Luc le Guellec de la FSU à décrypter le projet qui sera débattu à l’Assemblée au début du mois de février.

En premier lieu, Emmanuel Macron a-t-il la légitimité pour engager une réforme visant à repousser l’âge de départ en retraite ? Il faut tout de même se souvenir dans quelles conditions il a été élu au 2nd tour de la Présidentielle : une grande partie des électrices et des électeurs ont glissé son bulletin pour faire barrage à Marine Le Pen et pas pour approuver le projet qu’il avait défendu au 1er tour.
Dès l’annonce du lancement de cette réforme, l’ensemble des organisations syndicales ont fait part de leur opposition.
De plus, toutes les études d’opinion laissent apparaître un refus des Françaises et des Français, toutes catégories confondues. « Il n’y a guère que le MEDEF et les assurances privées qui défendent le report de l’âge de départ en retraite » a résumé Jean-Luc Le Guellec.

Une réforme inutile et injuste

Les organisations syndicales refusent la retraite à 64 ans pour deux raisons essentielles : elle est inutile et injuste. D’une part, comme l’a souligné le président du COR (Conseil d’orientation des retraites) parce que le système de financement des retraites n’est pas en péril. « Ce système, mis en place par Ambroise Croizat après la guerre, a permis de réduire la pauvreté des personnes âgées » a rappelé Catherine Perret. « Le départ en retraite des générations du baby-boom peut provoquer un déficit mais qui sera résorbé en quelques années. »

Ce projet est injuste pour l’ensemble des salarié-es. « On va toutes et tous prendre 2 ans fermes » a insisté Catherine Perret. Mais les femmes et les jeunes vont être encore plus touchés.
Les femmes cumulent, en moyenne, les salaires les plus faibles, les carrières hachées, les temps partiels. « Et ce n’est pas avec l’index de l’égalité salariale que la situation va s’améliorer ».
Les jeunes aussi seraient victimes de cette réforme. « Si les salariés en activité doivent rester plus longtemps en activité, ils auront naturellement plus de difficultés à entrer sur le marché du travail » a insisté Jean-Luc Le Guellec. « De plus, aujourd’hui, l’âge moyen pour obtenir un CDI est de 28 ans. A quel âge, dans ces conditions, obtiendront-ils leurs trimestres de cotisation ? »

Aujourd’hui, la France consacre 14% de son PIB aux retraites. C’est un choix de société de préserver un système solidaire ou de faire appel au privé. Aujourd’hui la part de la capitalisation n’est que de 5,2% mais les assurances voient très bien l’immense marché que représentent les retraites.
C’est donc une bataille idéologique qui se mène aujourd’hui : soit défendre une conception collective, soit aller vers une solution individuelle qui favoriserait les plus riches.

Les parlementaires sont en première ligne

« Le mouvement se construit jour après jour » a expliqué Catherine Perret. « On ne peut pas dire aujourd’hui comment il va se développer. Il sera ponctué de journée d’action comme le 19 et le 31 janvier qui doivent permettre au plus grand nombre de marquer leur désaccord. Mais, entre ces journées, il faut trouver les moyens de maintenir la pression, y compris par des grèves dans certains secteurs. » L’hypothèse d’une grande mobilisation un week-end, n’est pas exclue. Très rapidement, il faudra aussi compter avec les vacances scolaires qui ne facilitent pas la mobilisation.
Mais, puisqu’il s’agit d’un projet de loi, c’est principalement à l’Assemblée que la bataille va se mener. D’abord en contestant les choix du gouvernement qui compte utiliser le 47.1 alors que cette procédure ne devrait servir que pour permettre l’adoption de dispositions budgétaires.
En outre, les députés de la NUPES ont déposé une motion référendaire. Si elle était adoptée, l’examen du projet de loi serait arrêté.
D’ici là, c’est dans la rue, et principalement le 31 janvier, que doit s’engager le rapport de force contre le projet Borne/Ciotti.




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